Seigneurie (maison, seigneuriale, enclos, près, terres, bois censives, champart2) tenue de la baronnie de Picquigny3 (mouvance4 de 1572, de Belloy5 sur Somme, fief du champart de Belloy),
Un dénombrement du 18 juin 1584 signé Boubert, par Jacques Boubert6, au Seigneur Philibert Emmanuel d'Ailly7d'un fief abrégé que l'on dit "des Boisleaux" mouvant de Vinacourt8 pour 2 sols parisis de relief et autant de reconnaissance annuelle.
Sources
1 ADS E 144 fol. 334
Annotations
2 champart: Le champart (campi pars) : que l'on nomme aussi terrage, était la redevance foncière due au seigneur qui avait primitivement concédé la terre. Il ne se percevait que sur les terres à labour. Ce droit était, à Beauquesne, "de huit gerbes ou warats (fourrage avec grain, tel hivernache, dravière, fèves, que l'on donne aux chevaux) du cent sur tous ablais (récoltes) venus à meurison (maturité)". Ici, comme ailleurs, le propriétaire de la récolte était tenu de conduire à ses frais, sous peine d'amende de LX livres parisis, cette part du seigneur dans sa grange du champart. Il lui était défendu d'enlever la récolte de son champ avant que le champarteur, prévenu par lui, n'eût été, dans le champ, marquer son droit,
C'est-à-djre compter les gerbes et marquer le nombre qui lui en revenait. Il était défendu de laisser une terre à labour en friche, de l'enclore ou d'en changer la destination sans l'aveu de son seigneur.
3 Picquigny Normandie, Picardie (Ponthieu)
(baronnie du Royaume, seigneurie de franc-alleu) seigneurs de Picquigny, Avoués de l'Abbaye de Corbie (leur donnant droit de frapper monnaie), Vidames d'Amiens, Avoués Héréditaires de l'Evêché
d'Amiens. Au XVIII° siècle, cette seigneurie de Picquigny comptait encore 700 fiefs et arrière-fiefs !
Dès le XIIIème siècle, ce bourg avait le statut de commune avec échevinage.
Au début du XIVème siécle, le domaine des seigneurs de Picquigny se composait de deux parties distincques : l'une (implantée sur les deux rives de la Somme) constituant le vidamé d'Amiens, l'autre (au Nord de la Somme) composant l'avouerie de Corbie. Ces derniers tenaient par délégation de cette abbaye le droit de battre monnaie.
Le 29 août 1475, par le Traité de Picquigny, Louis XI a acheté à Édouard IV d'Angleterre moyennant un tribu annuel de cinquante mille écus d'or, trêve mettant fin à la guerre de Cent ans
«Fascé d'argent et d'azur de 6 (alias 8) pièces, bordé de gueules» (8 roses d'argent ornaient probablement la bordure à l'origine et furent retranchées par le vidame Gérard de Picquigny).
Enguerrand porte un «échiquier, au chef papelonné de 2 pièces». Ailly : «de gueules au chef échiqueté d'argent et d'azur, de 3 traits (Picquigny), accompagné de 2 branches d'alisier d'argent posés en double sautoir (Ailly).»
Devises :
«Picquigny, Moreuil, Roye, ceints de même courroie, feraient la guerre au Roi !» probablement associée à :
«Je descends du Très haut et du dieu de la guerre !
Qui ne sort de nous trois n'est pas noble sur Terre !
4 mouvance : dépendance d'un fief inférieur à l'égard du fief dominant dont il relevait.
5 Belloy/Sommehttp://gw.geneanet.org/wailly?lang=fr;p=jean;n=de+belloy;oc=28
Château d'En Haut
Il existe à Belloy-sur-Somme deux châteaux, le château d'en haut et le château d'en bas. Le château d'en haut est situé à l'extrémité du village, en bordure de la route qui conduit à Vignacourt (et qui est sur la droite, en venant d'Amiens, par rapport à la RN 35).
Les premiers seigneurs de Belloy que l'on connaisse en portaient le nom, ce n'est qu'à partir de la fin du XIIIe siècle que l'on commence à distinguer les seigneurs qui possédaient l'un ou l'autre des 2 Châteaux. Et il apparaîtrait alors, d'après des documents d'époque, que le château d'en bas, appelé le château de la Motte, était sous la dépendance du château d'en haut. Cette situation dura plusieurs siècles puisque, en 1603 encore, lorsque la terre de la Motte fut acquise par la famille Picquet, elle se déclarait vassale du château d'en haut. A la fin du XVIe siècle, le château d'enHaut appartenait aux Monceaux, et en 1637, il appartenait à la famille Tiercelin de Brosses, dont une descendante, Angélique-Henriette-Marie Tiercelin, dame de Belloy et épouse de Louis-Henri, marquis de Pons, vendit en 1765, la seigneurie à Joseph-René Boistel. Les descendants de ce dernier restèrent propriétaires du domaine pendant plus d'un siècle et demi. Le château d'en haut, en pierre, mais plus petit que celui d'en Bas, fut très remanié au début du XIXe siècle...
6 Jacques Boubers : Ecuyer, puis Chevalier, Seigneur & vicomte de Bernâtre , Tunc, Gouy, Helliers et Moncheaux. Epouse Rachel Gaillard de Longjumeau en 1575
Cette famille originaire d'Artois s'est fait connaître au Cambrésis des l'an 1179, en la personne de Hugues de Boubers ou Bourech, en une donation que fit Watier de Ligny, Chevalier son cousin à l'abbaye de st Aubert. Dans une charte de St André de l'an 1263, touchant le village de Briastre, que jean de Boubers, chevalier y avait des grands biens, pour la consevation desquels il s'opiniatra de longues années à se quereller avec la ditte Abbaye. il eut un fils de son nom Sgneur de la Motte en Artois (noin loin d'Auxy), qui épousa Agnès de Vilers, fille de Jean de Vilers, Chevalier d'Artois, de laquelle il eut quatre enfants (1) :
Hugues :Seigneur de Boubers, maïeur d'Abbeville en 1190 (d'argent, à la croix de gueules, chargée de 5 coquilles d'or )
Pierre
Jean
Nicolas
(1) Histoire généalogique des Pays-Bas ou Histoire de Cambrai - par Jean Le Carpentier 1664 - p. 282
Les origines de la seigneurie de Bernâtre remontent au XIIIe siècle. Les restes du château actuellement visibles datent des XIVe et XVe siècles. Ravagé au XVIe siècle puis brûlé par les Espagnols en 1635, il ne fut pas reconstruit, n'ayant plus de rôle militaire à jouer. Des bâtiments de ferme, entourant l'ancienne baille furent accolés aux vestiges de l'ancienne demeure castrale. Il reste de celle-ci certains pans de murs ayant conservé quelques archères, des éléments de l'ancienne chapelle, la porte d'entrée du château et la tour de trois étages du XVe ou XVIe siècle, assez bien conservée.
Eléments protégés MH : tour-porte, tour d'angle cylindrique nord ouest avec le pan de courtine adjacent, sols archéologiques de la cour castrale et de l'ancienne basse cour & les façades de l'ensemble des bâtiments de la ferme du château
Source Base Mérimée, culture.gouv.fr/culture&patrimoine http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PA80000010
de BOUBERS, vicomtes de Bernâtre, seigneurs de Boismont, de Bretelle, de Mondiaux, de Gouy, etc. Cette ancienne famille a fait preuve depuis Antoine de Boubers, écuyer, Sgneur de Bernâtre, rappelé dans une transaction sur partage passée par Françoise de la Rosière, sa veuve, comme tutrice de leurs enfants mineurs le 3 août 1529. D'or, à la croix de sable, chargée de cinq coquilles d'argent. Supports et cimier : trois lions.
Rien n'annonce qu'elle descende de l'ancienne et illustre maison de Boubers, en Ponthieu, laquelle avait pour berceau la terre de Boubers-sur-Somme, située à 2 lieues et demie O.-N.-O. D'Abbeville. Les seigneurs de Boubers- sur-Somme passaient dans l'opinion des historiens pour une branche de la maison d'Abbeville, dont ils portaient les armes, (d'argent, à 3 écussons de gueules) comme on le voit par le sceau de Louis de Bouberch (1), chevalier, au bas d'une quittance qu'il donna à Arras, le 26 septembre i386, servant alors dans l'armée que le Roi avait levée pour la descente en Angleterre. 11 scella de même une seconde quittance le 15 août 139s, servant sous le comte de Saint-Pol. Enfin Robert de Bouberch, chevalier, cadet de cette maison, brisait d'un lambel, suivant une quittance qu'il donna sous son sceau le 12 février 1556, servant dans les guerres de Poitou, de Saintonge et de la Charente sous M. de Hangest. Tels sont les Boubers-sur-Somme, Tune ou Abbeville, éteints depuis plus de quatre siècles. MM. de Boubers-Bernâtre ne sont point de Picardie. Ils ont eu pour berceau la terre de Boubers-sur-Canche, située en Artois, à trois lieues S.-E. de Hesdin. Il n'existe aucun titre qui les rattache à la maison de Boubers-sur-Somme, non plus qu'une autre famille de Boubers établie en Champagne (2), qui néanmoins a revendiqué cette origine dans une production dont le premier titre, de l'année i444» la reconnaît explicitement, mais par simple témoignage. Au surplus, le nom de Boubers parait avoir été commun à plusieurs autres familles, puisqu'on trouve un Philippe de Boubers, receveur des tailles à Montdidier, Péronne et Roye en 1498. (2)
http://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr;p=jacques;n=de+boubers+abbeville;oc=3
7 Philippe Emmanuel d'Ailly (Branche de Picquigny et Vidames d'Amiens) : Baron de Picquigny, Comte de Chaulnes, Vidame d'Amiens, décédé le 1er février 1619. Marié à Louise d0ngnies, Comtesse de Chaulnes.
le village d'Ailly-le haut-Clocher en Picardie a donné le nom à cette illustre famille. elle était en très grande réputation sous le règne de Henri IV, en la personne de Robert Seigneur d'Ailly. Cette famille a possedé des terres en Cambrésis (le village de Lesdains).
http://racineshistoire.free.fr/LGN
http://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr;p=charles;n=d+ailly
8 Vignacourt http://vignacourt.free.fr/mono10.html
Seigneurie de Vignacourt.
La seigneurie de Vignacourt passe pour une des plus anciennes et des plus importantes de la province de Picardie ; elle fut occupée successivement par les Comtes, les Châtelains, les Vidames d'Amiens et en dernier lieu par messire François de Selle, conseiller du roi.
Si l'on en croit D. Rumet, Chron. ma. du Pays et du Comté de Ponthieu, Guy, comte d'Amiens en 1138, épousa la fille du seigneur de Vignacourt, qui lui apporta en dot cette terre et plusieurs autres. Mais il ne la posséda pas longtemps, car il fut dépouillé de son comté et de toutes ses possessions vers l'an 1148, par Louis VIII, pour avoir tué le seigneur de Boves. Il mourut ensuite en 1174 et fut inhumé sous le péristyle de l'église d'Amiens.
Suivant le témoignage de D. Grenier, Dict. topog., la seigneurie de Vignacourt, après avoir été possédée par les Comtes d'Amiens, tomba entre les mains des Châtelains par le mariage de Guy, châtelain d'Amiens, avec Mathilde fille du comte Enguerrand. C'est ce que nous apprend une charte de 1151, dans laquelle Aléaume, fils de Guy, châtelain, et de Mathilde, appelle son oncle Robert, comte d'Amiens et frère de Enguerrand de Boves.
Les Comtes et les Châtelains d'Amiens portaient, du reste, les mêmes armes, c'est-à-dire, d'argent à trois chevrons de vair ; il n'y a de différence que dans les brisures, ce qui prouve que ces deux familles provenaient de la même souche.
Dom Grenier a pu constater cela dans une charte de Dreux d'Amiens, châtelain et seigneur de Vignacourt, octroyée à la ville de Montreuil-sur-Mer, le 9 mars 1279 et scellée de son sceau. Le sceau est rond, de cire verte, un peu fruste dans le contour, pendant en languettes de parchemin à double queue. Il représente un chevalier armé de toutes pièces, le casque surmonté d'une aigrette ; il porte un écu armorié ainsi : d'argent à trois chevrons de vair. On lit autour du sceau : S. Drogonis. de. Ambianis. Dom. de Vineacurtis. Le contre-scel offre un écusson armorié de même, excepté qu'il n'est point chargé de vair. (Arch. de l'Hôtel-de-Ville de Montreuil-sur-Mer. Liasse dans un coffre, pièce cotée IV).
Les Châtelains et les Comtes formaient, comme on le sait, avec les Evêques et les Vidames, un faisceau de pouvoirs féodaux. Ils étaient tous quatre les seigneurs d'Amiens.
Selon le chanoine Delamorlière, Antiquités de la Ville d'Amiens, p. 58, le premier souverain de la Ville était l'Evêque ; le deuxième, le Comte ; le troisième, le Vidame, et le quatrième, le Châtelain, comme il assure l'avoir vu dans une transaction passée entre Philippe d'Alsace, comte d'Amiens, l'Evêque, le Vidame et le seigneur de Vignacourt ayant titre de Châtelain, touchant les droits réciproques de chaque seigneur dans la ville d'Amiens.
Les quatres seigneurs sont encore rappelés dans un état qui fixe les mêmes droits, dressé vers la fin du XIIIe siècle et rapporté par D. Grenier, à l'exception que dans cet état, au lieu du Comte et du Châtelain, c'est le Roi qui figure, comme ayant acquis ces deux parties en 1283, de Dreux d'Amiens, seigneur de Vignacourt. Voici le texte de cette pièce importante : Item, li quatre seigneurs, chest à sçavoir li Roi, li Evêque, li Vidame, Li Roi de rechef pour la part qui fut jadis au seigneur d'Amiens.
La seigneurie de Vignacourt passa des mains des Châtelains dans celles des Vidames, barons de Picquigny, par le mariage de Jean de Varennes, seigneur de Picquigny, Vidame d'Amiens, avec Agnès, fille de Dreux, Châtelain et seigneur de Vignacourt.
Nous en trouvons la preuve dans la déclaration suivante insérée dans le Cartulaire rouge de la baronie de Picquigny : Nous, Jean de Varennes et Agnès, dame de Labroye, ma femme, confirmons les dites lettres de notre cher père messire Dreux d'Amiens, chevalier, sire de Vignacourt, qui s'est dessaisi de la dite seigneurie entre les mains du Vidame pour nous en saisir, et dont le dit Vidame nous a reçu à hommage et lui avons fait quatre hommages : le premier, de 140 livrées de terre à Flichecourt ; le second, de 150 livrées de terre assises à Vignacourt et que nous tenons de lui en pairie ; le troisième, des marais de l'Etoile, et le quatrième, du castel de Vignacourt, de la ville et de ses appartenances. (Cart. rouge de Picq. fol. 6, an 1282).
Les Vidames conservèrent la seigneurie de Vignacourt jusqu'en 1774, époque à laquelle elle fut achetée par Liefman Calmer, grand bourgeois de La Haye.
Enfin, en 1790, elle appartint à messire Charles-François de Selle, chevalier, conseiller du roi en tous ses conseils, ministre des requêtes ordinaires de son hôtel, seigneur propriétaire du comté de Mesnil, Saint-Denis, Beaurin, Rodon ; seigneur des Vidames d'Amiens, châtellenies de Vignacourt, des seigneries de Toulay, Breilly, Lachaussée, Grenier et autres lieux, demeurant à Paris, en son hôtel rue des Francs-Bourgeois, paroisse Saint-Paul. (Arch. dép.).
La seigneurie de Vignacourt dépendait en partie du comté de Ponthieu, car en 1267, nous voyons Dreux d'Amiens, châtelain de Vignacourt, faire le démembrement de fiefs qu'il tenait de ce comté. (D. Grenier, port. 14. p.330.-- Louandre, Hist. des Comtes du Ponthieu, I. 194).
De plus, elle était de la mouvance de l'abbaye de Corbie, comme toutes celles qui se trouvaient au nord de la Somme, et était tenue par 10 livres parisis et 5 livres de chambellage. C'est en cette qualité que Dreux de Vignacourt fit partie de la commission composée des plus anciens seigneurs et assemblée par le roi Philippe-Auguste, pour fixer les limùites du comté d'Amiens, qui touchait à celui de Corbie, lorsque ce souverain prit possession du comté d'Amiens. (D. Grenier, port.20, p. 547).
Parmi les droits des seigneurs de Vignacourt, nous mentionnerons surtout celui qu'ils avaient de prendre chaque année dans chaque taule de changeur de monnaie en la cité d'Amiens, une poignée de deniers courants. Ce droit remarquable se trouve consigné en ces termes dans une charte dont la copie est gardée dans les archives de l'Evêché d'Amiens : "li sire de Vinacors, châtelaina coutume de prendre chacun an, en la cité d'Amiens, a chaque taule de changeur de monnoye, une poignée de deniers qui court en la cité."
Les seigneurs de Vignacourt étaient tenus de rendre hommage à l'abbé de Saint-Riquier, et à défendre le monastère envers et contre tous, excepté le roi de France, le comte de Ponthieu et le vidame d'Amiens. A cet effet, et comme signe de l'investiture, les abbés de Saint-Riquier donnaient à leur évènement un anneau d'or au Seigneur de Vignacourt ; eut-il été fort léger, celui-ci ne pouvait refuser de le prendre, car il suffisait qu'il fut d'or. (Hist. des comtes du Ponthieu. I. 419.)
La châtellerie de Vignacourt devait un cierge à l'Eglise d'Amiens, ainsi que le constate un titre du mois d'octobre 1280, (D. Grenier, port. 29, p. 46, 47, 87,) par lequel Dreux confirme, comme seigneur de Vignacourt, non-seulement l'offrande d'un cierge du poids de 50 livres et aux armes du seigneur, qui se faisait tous les ans à la messe, dans la Cathédrale, le jour de la fête de saint Firmin le martyr ; mais déclare encore qu'il veut et entend que cette louable et pieuse coutume soit observée à l'avenir par ses successeurs, seigneurs de Vignacourt.
Les seigneurs de Picquigny, devaient en présenter trois : le premier à cause de la seigneurie de Picquigny ; le deuxième à cause de la seigneurie de Vignacourt etle troisième à cause de la seigneurie de Renneval. Ce qui prouve que le droit subsista même après la réunion de la seigneurie de Vignacourt à celle de Picquigny.