Les Moulins

Le moulin à eau est la première machine fonctionnant grâce à une autre énergie que l’énergie humaine ou animale. Les premiers moulins à eau datent du Ier siècle avant J.C., au ProcheOrient leur usage s’est généralisé, en occident, sous l’empire romain. L’utilisation des moulins était gratuites jusqu’au 10ème siècle. Au début du Moyen Age, le moulin devient la propriété du seigneur. Les paysans étaient alors obligés d’utiliser le moulin banal (de la propriété du seigneur)et de payer la taxe du « droit de mouture ». Cette taxe, très lourde provoquait de nombreuses révoltes de la population. Il leurs étaient également interdit de fabriquer leur propre moulin. Ce système restera en place jusque la révolution, l’abolition des privilèges supprima toutes ces règles. La puissance générée par l’eau est transformée par le moulin pour nombreux usages: - Moulin à farine, l’utilisation la plus courante, la roue met en rotation une meule qui mout le grain du blé . - Moulin à huile, les olives sont pressées pour en extraire l’huile. - Moulin drapier, la roue du moulin actionne deux marteaux en bois qui viennent taper les draps. - Moulines de fer, ce moulin est associé à une forge, la roue du moulin actionne un marteau pour la forge du fer. - Moulins à scie, la roue du moulin met en rotation une scie pour la découpe du bois ou du marbre. Les moulins à eaux se sont développés tout au long des siècles, jusqu’à l’apparition de la machine à vapeur. Peu à peu, touts les moulins sont remplacés par des machines à vapeur, qui produisent une énergie plus régulière. Le coup de grâce est porté aux moulins

Description technique et architecturale : Il existe deux grandes familles de moulins à eaux: - Moulins à roue horizontale : Ce sont les premiers à avoir été utilisés. L’eau est amenée par un système de canalisation qui la projette sur la roue. La meule est directement liée à la roue. Le moulin n’est pas directement bâti sur la rivière mais sur un canal de dérivation, à proximité d’une chute d’eau naturelle ou construite, pour pouvoir contrôler le débit et le protéger des crues. C’est un bâtiment d’aspect massif, qui enjambe le cours d’eau. La roue est placée sous le bâtiment, au rez-de-chaussée voûté, la meule est à l’étage dans une pièce close. - Moulins à roue verticale : Le système de transmission est plus complexe que pour les moulins à roue horizontale. La difficulté principale est le passage d’une rotation horizontale à une rotation verticale pour entraîner la meule. Ce type de moulin nécessite plus d’entretien mais permet de faire tourner plusieurs meules. Le moulin est placé à cheval ou au bord du cours, mais n’est pas nécessairement placée sur une chute d’eau, l’arrivé d’eau peut se faire par le dessus, le coté et le dessous de la roue.

Moulins à eau et moulins à vent

Dès la fin du IVe siècle, des moulins à eau furent construits en Italie. Les chevaliers, à leur retour de Croisades, importèrent le principe des moulins à vent d’Orient. 

Des moulins "banaux" appartenant au Roi, à l’Abbaye ou aux seigneurs commencèrent à fonctionner au Moyen Age. Leurs sujets étaient obligés de venir y moudre leur grain, moyennant un droit, appelé « ban ». Pour faire fonctionner le moulin, le seigneur faisait appel au meunier.  Le moulin constituait un carrefour important de la vie sociale.

Moulin à eau, moulin-à-vent, le mécanisme était et est toujours le même : une grosse meule fixe, « la gisante », sur laquelle un taquet pousse le grain écrasé par une meule mobile, appelée courante ou traînante, qui tourne dessus.

 

À cette époque, le meunier se contentait d’écraser les grains de blé sous la meule de son moulin et de les livrer ainsi écrasés aux ménages ou au boulanger qui se chargeaient de les bluter, c’est-à-dire de les tamiser, pour séparer la farine du son.

La modernisation des moulins

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la meunerie commença à se moderniser avec l’apparition des cylindres métalliques. Tout d’abord implanté en Autriche-Hongrie, le début d’une nouvelle industrie meunière est amorcé à l’Exposition universelle de 1878.

À partir de 1889,  toute la meunerie française adopta une nouvelle technologie appelée « mouture à cylindres ». Ce nouveau mode d’écrasement permettait des débits plus rapides et facilitait la séparation de la farine et du son. Quelques années plus tard, cette séparation fut grandement facilitée par l’apparition des premiers plansichters (appareils à tamiser) qui remplacèrent les bluteries. Ces nouvelles techniques constituèrent un progrès indéniable. À la fin du siècle, avec près de 40 000 moulins en France, la meunerie entra dans l’ère du modernisme en adoptant de nouveaux appareils de broyage de blé, de blutage de la farine, de sassage.

À l’aube du XXe siècle, chaque village en bordure de rivière comptait un moulin à eau et beaucoup de plateaux avaient leur moulin-à-vent.

 Intégrés à la vie économique du pays, les moulins avaient un rôle important, notamment pendant les conflits de 1914/1918 et 1939/1945.

La meunerie et la révolution industrielle

 La nécessité de répondre aux exigences technologiques a eu raison de nombreux moulins n’ayant pas pu investir pour suivre cette évolution. De près de 40 000 en 1900, 6 000 en 1950 et seuls 650 moulins étaient en activité au début du 3e millénaire.

Grâce à la modernisation des entreprises, les qualités de farine sont de mieux en mieux adaptées à la demande, et aux attentes du consommateur. De plus, les moyens de transport moderne ont permis un large brassage des marchandises à travers toute la France. Enfin, les grandes innovations industrielles ont permis de fabriquer des produits qualitatifs de plus en plus compétitifs.

Le Moulin à l'huile

Qu'il serve à écraser des noix, des olives, des graines de lin, du colza..., qu'il soit dans le Nord ou en Provence, il se présente toujours sous la forme d'une meule "verticale" qui tourne autour d'un axe horizontal, entraînée en général par un animal (cheval, mulet, âne, ... ) et par l'eau; cette meule roule et écrase les graines ou les fruits oléagineux disposés dans une cuvette circulaire. La pâte ainsi obtenue est alors pressée ou chauffée pour en extraire l'huile.  

Le système peut être très frustre, et l'énergie déployée est assez frustre

Le Moulin à farine

Le meunier est resté jusqu'au XIXe siècle, un personnage particulier et contradictoire dans la vie quotidienne des campagnes françaises.  

Il est, à la fois, au centre de la vie sociale (il transforme le blé en farine, dans un pays où la consommation du pain est la base de l'alimentation; d'autre part, le grain se conserve beaucoup mieux que la farine et, donc, on ne porte au moulin que des petites quantités de grain c'est à dire que l'on va souvent au moulin, et tout le monde va au moulin, sauf, peut être, le seigneur et le riche bourgeois qui vont acheter leur pain chez le boulanger.

Il est donc au courant de toutes les nouvelles et, chez lui, on se tient au fait de la vie du village, du canton, du quartier, chez lui on rencontre ses voisins, il est d'autre part, presque toujours là, la porte toujours ouverte, il est accueillant, mais, en même temps, il est différent des autres habitants du village. 

Il ne cultive pas ses champs comme les autres paysans, il se rétribue lui même, en nature, et on le soupçonne d'être un peu voleur, il braconne mais il est aussi le collecteur des impôts pour le seigneur, cependant, il ne devient pas riche, au début du XVIIIe siècle, on imposera le paiement en liquide et non plus le prélèvement de grains, il est jalousé et redouté, il connaît le vent et la mécanique et est considéré comme un peu sorcier.  

Il a mauvaise réputation, car il est quelques fois libre pendant que les maris sont aux champs, il est beau parleur, au courant de tout, même des ragots, un peu fascinant pour les fermières qui portent leur blé à moudre, et un peu à l'écart du village, si ce sont les hommes qui vont au moulin, la meunière est toujours accueillante, peut être, quelques fois, détourne-t-elle l'attention des pratiques de son mari, ... )

Il est toujours vêtu de blanc, avec son bonnet traditionnel, ses mains sont souvent parsemées des tâches noires des éclats de pierre  obtenues lors du piquage des meules; la toux permanente, due à la poussière de farine, est aussi symptomatique de son activité.

 

Moulin 6